Comme une envie de ...

... danser

Plus j’écris et plus je me vide l’esprit. Je me sens plus légère. Tellement légère qu’en me levant ce matin je me sentais ... bien.

J’étais plus sereine, moins envahie d’idées flippantes ou dénigrantes à mon égard. Comme si j’avais décidé de me laisser tranquille.
J’ai souri aux gens, j’ai traversé ma matinée sans irritation et au lieu de manger à l’heure de pause, j’ai mis mes écouteurs et j’ai dansé. Ca m’avait manqué.

Depuis que j’ai repris mon autre journal (2 jours), j’arrive à atténuer l’envie de me confronter à Dimitri.

Du moins c’est ce que je croyais !

Il a suffi de le croiser pour que mes yeux fixent le sol et que je m’auto-harcèle de pensées contradictoires. Du coup j’ai même pas pu le mater correctement.

Maintenant c’est la bataille dans ma tête :
- Il est magnifique // mais t’es pas le genre de nana dont il rêve.
- J’ai envi de lui parler // il va encore te dire que t’es bizarre ou le penser très fort.
- Pourquoi il est plus comme avant ?// avec ton délire de la dernière fois, aucune chance que ça arrive, tu n’avais qu’à te contrôler.
- C’est lui qui a commencé // nooop, il t’a juste posé une question.
- Pourtant quand il ne m’intéressait pas, il n’arrêtait pas de me fixer et il lui arrivait même de rester là, à côté, sans rien dire, je trouvais ça gênant // la question a déclenché les doutes et t’as commencé à psychoter ... comme d’habitude.
- J’ai envie de lui // t’es plus vieille que lui, et pense à Sun putiiiiinnnnn, réveilles-toi bordel!!!!

Sun, mon petit Sun. Plus d’une décennie qu’on est ensemble.
Il m’a changé, m’a aidé à grandir, il connaît mes démons. Il sait que je suis contre l’appartenance et que je peux partir demain. Il sait que mes contradictions me poussent à haïre l’humanité tout en prônant le partage d’amour inconditionnel, car oui, je pense que l’on peut aimer intensément plus d’une personne à la fois. Les hippies avaient raison.
Je lui avais déjà parlé de mes coups de foudre : fille, garçon, amis, inconnu ... personnage de fiction. Il m’a avoué que lui aussi pouvait aimer d’autres personnes que moi.

Ses paroles m’ont plu. A ce moment la j’ai retrouvé le sentiment de complicité qui avait disparu lorsqu’il m’a déçu il y a quelques années. On ne s’est jamais trompés, je n’ai donc pas de raison compréhensible aux yeux des autres pour ne plus l’aimer comme avant. Surtout lui, si adorable. Mais pour moi la déception est dévastatrice. J’aurais voulu ne jamais entendre les mots qu’il a prononcés et ne pas voir ce regard qu’il m’a jeté ce jour là. Il m’aurait été plus facile de m’accrocher à nous.

Avec Dimitri l’envie de contact est tellement intense.
Je me rassure en me disant qu’elle l’était aussi avec les autres, que c’est surmontable, que ça va passer.
Dimitri n’est pas le premier et ne sera pas le dernier à me faire tourner la tête et à réanimer mes papillons dans le ventre comme quand j’avais 15 ans. Il faut juste que je tienne le coup le temps de me forcer à me résigner.

La journée est fini. Je vais remettre mes écouteurs.