Comme une envie de ...

... coton

Me voilà calme.

La vie, les choses, les gens bougent tout autour, et moi en plein milieu immobile, voire inerte.

J’ose plus penser. Par expérience je sais que ce n’est qu’une question d’équilibre. Le fait de penser pourrait me faire basculer. J’entends déjà certains échos que j’arrive encore à repousser facilement.

J’aimerais rester là, emmitouflé dans mon vide, ne rien ressentir pour l’instant.

J’ai encore mon imagination, je peux encore me transporter.
Je m’imagine tout en haut d’une colline, contemplant les montagnes et les plaines d’un vert indescriptible. Je suis assise le menton dans les genoux, les cheveux ébouriffés par le vent glacé qui souffle dans mon dos. Je porte une robe pour sentir la morsure du froid sur les mollets et un gros pull en laine pour réchauffer jusqu’à mon âme.
Pas un bruit, juste le souffle du vent.
Les nuages sont comme ceux des dessins animés de mon enfance, où les personnages pouvaient s’y blottir.
Un monde vide de gens, donc sans tristesse, sans complexité, sans chaos.
Bizarrement dans cette vision, j’ai 5 ans. Pourquoi ? Après tout peu importe.
Ça change de mon monde habituel, le monde sombre décoré de silhouettes d’arbres morts et de lucioles, où j’ai l’habitude de me réfugier.

Pour le moment c’est là que j’aimerais être. Pourquoi pas m’y "enfermer", le temps que le monde fasse ce qui lui plaît.