Comme une envie de ...

... ne pas changer

Étrangement, mes mauvais souvenirs sont intacts et les bons sont partis, sans laisser de trace.

Je me souviens encore du jour où le regard que je portais sur ce monde, sur la vie, a basculé.
Cette terreur n’a duré qu’une fraction de seconde. Comme l’appréhension que la vérité éclate, comme savoir que l’on va apprendre quelque chose d’horrible. De suite, elle s’est transformée en rejet, puis en une haine contre l’humanité. Et ce n’était que le début.
Plutôt que de rester et de grandir dans un monde merveilleux, rempli d’innocence et inondé de poussière de fée, en quelques mots menaçants, la poussière retomba lourdement au sol. Représenté physiquement, cela aurait fait un bruit sourd, comme un corps qui tombe.

Quelques années plus tard ils mirent "cette rébellion" sur le dos de l’adolescence. Un jour je finirai par grandir, par murir disaient-ils. Mais je reste la même personne, ou presque.

Me voici bien des années aprés, avec mes troubles de la personnalité, souvent difficiles à gérer, mais toujours avec un regard bien plus ouvert que beaucoup d’autres.
J’ai évolué, j’ai appris, je me suis bien cassé la figure mais je suis toujours là.
Aujourd’hui je garde un pied dans mon monde et l’autre dans celui-ci. Bizarrement la solitude est plus douloureuse ici.

Ce que je vois et ce que je ressens n’a pas de prix. Je peux paraître bizarre, stupide, malade, mais je veux pas changer.